mercredi 17 juillet 2013

Le voyage de Vanille [4]

L'aube n'était pas encore là mais la jeune femme distinguait fort bien la silhouette plantée face à elle, son visage marqué par la frayeur alors que son cri finit par s'étouffer dans un sanglot. Juste à la base de sa branche se tient un vieillard dont le corps fortement difforme était affreusement marqué par les ans, gigotant tel un pantin désarticulé alors qu'il s'exprime dans un langage guttural. Elle reste pétrifiée dans sa peur, à détailler l'homme étrange pendant son monologue, se rendant compte que celui-ci a la taille enserrée par une corde. Lentement, son regard émeraude suivra le chemin de la corde vers le haut, puis le bas, lâchant un petit couinement en voyant la seconde silhouette en bas de l'arbre... Bien sûr, voilà comment ce vieil homme a réussi à grimper si haut. Elle recule encore, le vide dans son dos et évitant de regarder derrière elle alors que ses doigts lui annoncent la limite à ne pas dépasser. Jetant des regards vers le bas, l'autre individu parait très jeune mais tout aussi marqué par les méfaits de la nature : un gringalet malmené par Dame Nature. Viennent-il d'un peuple où ils sont tous marqués de la sorte? La jeune femme reporte son attention sur l'autre, tentant de comprendre ce qu'il tente de lui dire avec ces grands gestes et sons étranges, un sourire édenté éclairant son visage. Voudrait-il qu'elle le suive ? Vanille ne peut s'empêcher de lui sourire et, tendant le doigt vers lui, elle demande d'une petite voix " Affligé ? Sainte Maladie ? " Mais fort heureusement, il semble comprendre ces mots et secoue négativement la tête, ses cheveux hirsutes dansant autour de lui.


Au premiers abords, ils ne semblent pas agressifs ou mûs par de mauvaises intensions, ce qui décidera la jeune esclave à rassembler ses affaires pour les suivre. Elle écoute son instinct, sentant que cela ne peut pas être un piège, que ces deux énergumènes ne sont que des 'oubliés' de Gor. La marche jusqu'à leur campement n'aura pas été longue et elle comprend rapidement qu'elle avait dû être repérée dès le début.
Leur lieu de vie était fascinant: un camp à moitié au sol et dans les airs, une série de suspensions reliées pas des espèces de ponts de singes, les énormes arbres aidant à tenir tout ça en une espèce de village aérien. Les deux hommes laissent Vanille explorer le camp, l'aidant à grimper dans une hutte se trouvant en hauteur et comprenant vite que la jeune femme ne passerait pas sur un de leurs passages suspendus... elle avait le vertige. Elle fera la connaissance d'une tierce personne, une vieille femme malade qui reste principalement allongée et qui doit sans doute être la compagne du plus âgé des deux.
On lui attribue une hutte personnelle où elle pût y laisser ses affaires et, avec effervescence, ils lui offrent un repas modeste mais copieux, mettant les petits plats dans les grands. Avec ses longs cheveux blonds, ses yeux émeraudes et sa longue silhouette de jeune fille, elle doit paraître irréelle pour ces deux ermites masculins, qui ne cesseront jamais de la dévorer du regard alors qu'elle se restaure. Ils lui expliquent, à l'aide de gestes et de dessins tracés au sol, qu'ils sont grand-père et petit-fils et quand Vanille tentera de leur exprimer son besoin de prendre un bain, leurs yeux s'illuminent de plaisir.
La jeune femme est conduite à une source non loin du camp; le jeune homme s'installant sur un promontoire alors que l'autre met à disposition de la girl de quoi se laver. Fort heureusement pour elle, elle n'a jamais été pudique et c'est avec naturel qu'elle se baignera face à ses deux voyeurs qui prendront un plaisir évident à la contemplation de cette naïade. Vanille les surveille toutefois du coin de l'œil, lançant de temps en temps des regards verts dans leur direction. L'excitation de adolescent, particulièrement stimulé par le spectacle, n'échappera pas à la fille qui se retourne pour cacher son amusement dans une parade respectueuse. Il faut dire que le jeune homme avait joui entre ses doigts alors qu'il s'était à peine touché, juste émoustillé par le corps de Vanille ondulant dans l'eau claire.
Mais quelle ne fut pas son horreur, vite dissimulée, quand le vieillard lui fait comprendre qu'il désire que la jeune femme soit l'objet de son éducation sexuelle; le grand-père voulant que le jeune acquiert un contrôle évident de son plaisir...

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