mardi 16 juillet 2013

Le voyage de Vanille [2]

Elle reste un moment plantée là, sans bouger, au milieu de ce convoi dévasté par les pilleurs et ignorant le cadavre du marchand; plus pour se préserver de la panique que par manque de compassion. Ceux qui connaissent Vanille la savent fragile et sujette au manque de contrôle lors de trop fortes émotions mais à ce moment précis, elle en étonnerait plus d'un et surtout son frère, à qui elle ne cache jamais ses faiblesses. La jeune femme paraît sereine, mais son corps secoué de tremblement trahi sa peur face à la solitude de la situation; aucun des siens n'est là pour la réconforter ou même, la secouer pour la sortir de sa torpeur. Mais contre toute attente, elle bouge, s'active à fouiller les restes éparpillés ça et là à la recherche de vivres, objets utiles et même armes potentielles; Vanille s'étonnant de se voir agir de la sorte alors que son esprit est encore embrouillé par le traumatisme causé par ce revirement de situation.

Elle amassera un léger butin, les voleurs n'ayant pris que les objets précieux faciles à la revente sur les marchés divers et laissant donc à Vanille de quoi organiser un paquetage sécurisant. Elle trouve de quoi se vêtir chaudement, osant même aller fouiller le cadavre de l'homme libre et y trouvant la clé de son collier; ce qui amènera un gros dilemme, l'enlever ou pas ? Pour l'instant, la girl préfère sentir le poids rassurant du métal autour de son cou... chose qui peut être incompréhensible pour certains.
Par chance, ou peut-être l'arme n'en valait-elle pas la peine, elle trouve un arc et quatre flèches dont une aura été directement prélevée dans la cuisse du marchand décédé. A cela, elle ajoutera une petite dague qui servait de couvert au marchand et son collier Taluna qui ne l'avait jamais quittée. Au final, son sac sera bien rempli, contenant des vêtements de rechange et fourrures dont une servira de fur, de la nourriture, des pierres à feu, de la corde, ses armes et la gourde d'eau qu'elle avait rempli à la rivière quelques heures plus tôt.

Vanille ne s'attarde pas plus longtemps sur le lieu du crime, s'éloignant de l'endroit en s'aidant d'un ciel étoilé que le jour déclinant dévoile pour l'orienter ben évidemment vers le Sud. Les régions du Milieu sont forts variées et la jeune femme, bien emmitouflée dans ses vêtements qui dissimulent par le même occasion son collier d'esclave. Elle voyage en fin de nuit jusqu'en milieu d'après-midi afin d'encore jouir de la clarté du jour pour se trouver un abri, chasser de petits animaux et exploiter les dons de la nature pour ainsi économiser ses maigres vivres. Elle évoluera de la sorte durant une main, presque deux, voyant les plaines des Terres du Milieu laisser place à une forêt dense dont l'ambiance et le silence troublant augmenteront le sentiment d'insécurité de la jeune femme.

Il est difficile d'évaluer la progression du jour dans un endroit pareil, Vanille décidant d'établir son campement de nuit dans l'un de ces énormes arbres dont l'une des larges branches se déploie en une espèce de terrasse confortable. Elle dispose quelques pièges à collet autour du tronc de l'arbre et ramasse des pierres, de la terre et du bois qu'elle rassemble dans un vêtement habilement fermé par une longue corde. Arrivée en haut de sa branche, elle dépose son sac à dos et hisse le paquetage contenant les pierres en tirant sur la corde qu'elle n'avait jamais lâchée. La girl organise son campement de fortune, formant un foyer à l'aide des pierres et de la terre, y allumant un feu pour cuire le poisson pêché lors d'un passage de rivière et répartissant tout ce dont elle a besoin à portée de mains pour passer la nuit. Une nuit qui fut très vite écourtée par un danger, réveillant la jeune femme dans une panique la plus totale, son cri retentissant à un demi pasang à la ronde...

[A suivre...]

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