Elle ne sait pas dormir... regardant l'horizon à perte de vue, là, plantée sur le haut de la colline de cette terre hostile du Nord, perdue quelque part entre la Nord et le Sud.
Quelques mains plus tôt, elle quittait Tidra pour rejoindre le village d'un ami de son Maître. Celui-ci avait accepté la kajira pour un court séjour afin qu'elle vive intensément la vie d'un grand hall. Elle n'avait pas voyagé seule cette fois-ci, le Marchand ayant bien veillé à s'assurer du respect de ce contrat et soucieux d'éviter une mauvaise tournure comme la fois où il envoyait Vanille chez Mélisandre.
Bien sûr, elle avait tout de suite été mise à l'épreuve, emmenée dans cette immense pièce qu'ils appellent "grand hall". On lui avait pris ses vêtements et conduite face à ce marchand, ami de Flow, qui allait gérer la kajira qu'on lui avait confiée. Elle avait dû le servir à la torvi, faisant de son mieux pour ne rien renverser tant elle tremblait de peur. Tous les yeux étaient tournés vers elle... Elle, la kajira au doux parfum du Sud, aux attitudes et aux gestes sensuels, retenus... presque timides et réservés.
Elle était l'attraction, la bête curieuse et tout le monde voulait la voir, la sentir et la toucher. Vanille ne pouvait quitter le grand hall, servant les libres ou aidant en cuisine en journée, attachée à un anneau d'entrave durant la nuit... nue et non loin du feu dont elle devait s'occuper.
Pourtant, une main plus tard, le marchand torvi décide de l'emmener lors d'un court voyage, faisant profiter Vanille d'une courte exploration de la région alors qu'il veut l'exhiber pour attirer les acheteurs. La girl montre une grande obéissance, gagnant le droit et la confiance du Torvi au point qu'elle est autorisée, lors d'une halte, à aller remplir les gourdes et se rafraîchir dans l'eau glacée de la rivière. Tout est calme, la jeune femme profitant de ce moment serein qui est rapidement perturbé par des cris venant du convoi. Bien entraînée par les siens, Vanille se cache dans une cavité rocheuse et attend... attend le temps qu'il faudra pour que les bruits de lutte venant du camp s'estompent jusqu'au retour du calme le plus complet.
Alors seulement, Vanille ose sortir de sa cachette, avec prudence, la panique lui enserrant le ventre. Elle avance à pas de loup, bondissant au moindre bruit provenant de la nature autour d'elle, progressant vers le convoi dévasté par elle ne sait quel pillards, la laissant là, seule et à la merci du premier prédateur...
[A suivre...]
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