Wolv reniflait en s'ebrouant, sa focale sombre affichant son mal-être. Il faisait des efforts surdimenssionés pour s'intégrer, montrait une bonne volonté à toute épreuve même dans les tâches les plus ingrates et cherchait à excuser sa débilité en faisant une confiance aveugle en ses frères. Encore une fois, on s'était joué de lui, le prenant comme un toy ludique qui ne ressentait rien. Il était complètement effondré, s'éveillant dans une ruelle sombre du kennel où on l'avait laissé pourir à même le sol et baigner dans son vomi. Son coeur douloureux par la trahison l'était plus que son crâne encore éprouvé par les restes d'alcool . Il se réveillait avec juste quelques souvenirs, il avait pourtant fait tout ce qu'ils lui avaient dit , aveuglé par son besoin d'être enfin intégré, enchaînant les "même pas cap' de chourave une bota de paga... de boire à l'envers... de courir jusqu'à la porte sans respirer, de te foutre à poil et de bifler les fleurs... de rester une minute la gueule dans le baril de kalana."; finissant par avaler le liquide au bord de l'étouffement. Il avait tout fait, buvant plus que de raison et croyant qu'ils étaient vraiment des frères... Mais il n'avait été que le clown malheureux d'un éternel bizutage sur un débile qui n'arrivait pas à être rancunier.
Il baissait lentement le visage, des larmes silencieuses coulant le long de ses joues, seul au milieu du kennel où on l'avait laissé crever sur place une fois que le jouet était cassé. Wolv n'avait même plus le courage de se relever, de rebondir, d'oublier qu'encore une fois son QI dépassant à peine celui d'un bosk avait été fatal àson integration. Ses épaules s'agitaient de sanglots, restant prostré sans avoir la volonté de se relever. Il se sentait souillé de toutes les manières : de son corps marbré de sa propre gerbe... de son coeur qui avait voulu une fois encore faire confiance. Son esprit vrillait vers son nouveau maître, ce type qui l'avait acheté pour moins cher qu'un sac de blé... Celui-là aussi lui prouverait sûrement qu'il n'était rien... Et c'est avec une dépression naissante qu'il se mettra en boule sur le sable sans se présenter au service. Le trouver dans le kennel révèlera un môme dont le visage est strié de larmes, peletonné pour se protéger des autres et tellement déprimé qu'il ne s'inquiètera même plus de se faire fouetter pour son absence.
Plus les minutes passent et plus sa mésaventure devient floue dans son esprit, faisant disparaître la scène pour quelques bribes de faits dont il ne se rappelle même plus le point de départ. Etre crétin a cet avantage que la mémoire est défaillante autant que la faculté d’analyser les choses et le silence autour de lui et la fraîcheur du sable sous ses jambes enclencheront un lent reset de sa cervelle, effaçant peu à peu les visages moqueurs, les rictus amusés... et les coups de coudes complices quand il acceptait les défis à chaque fois plus humiliants. Voilà où se situe sa faiblesse… sa mémoire défaillante le mettra dans cette même situation, encore et encore... et c’est bien ce que ses frères de chaîne ont compris et abusent ouvertement.
S’il avait été un tant soit peu moins débile, il aurait été capable de raconter la vie parallèle qui se déroulait dans les kennels.Tout n’était pas doré à Klima... mais aucun libre n’était en mesure de le savoir... La cité était divisé entre deux types d’esclaves : les Owned... et les esclaves de cité. Si les premiers tenaient à leur statut comme à leur vie, les seconds étaient dans une compétition perpétuelle où il fallait savoir tirer son épingle du jeu. Ne pas avoir de collier officiel ne faisait de vous qu'un objet d’échange et bon marché dont la vie dépendait uniquement du bon vouloir des libres. L’obéissance des boys de cité n’était qu’image lisse qui était intéressée, cherchant à se montrer sur leur meilleur jour pour être acheté . Tant que leur destin n’était pas fixé par un collar qui faisait leur fierté, ils n’étaien que des chiens qui se bouffaient entre eux pour tirer leur épingle du jeu. Le Kennel était un monde de clébards où chacun cherchait à garder son os, rempli de garçons frustrés par l’asservissement et qui défoulaient leur hargne sur les plus faibles. L’absence de collier les rendait amères et les garçons méprisaient tout ce que leur frères owned appréciaient. Ils dédaignaient la beauté et raillaient la bonté tant qu’elle n’était pas exprimée d’un libre. Ils éclataient de rire à la vue d’une faiblesse, apercevaient un garçon plus fragile qu’eux, ils l’usaient jusqu'à ce que le petit, beau, moche, capable ou incapable, ne soit plus qu’un inférieur qui ne sera pas remarqué à leur place. Ils arboraient avec orgueil leurs exploits, bribe d’autorité dans un monde où ils étaient soumis et adoraient, une fois les tâches de la journée accomplies, la violence des mots et des actes, défoulant leur frustration sur ceux qui n’étaient pas capables de se défendre.
Wolv était pour eux la victime parfaite, sa silhouette frêle, sa cervelle limitée, sa mémoire sélective. Son corps svelte révélait qu’il n’était pas encore dans la fleur de l’âge, juste à la frontière de devenir un homme. Ses longues jambes maigres et sa taille fine étaient ceux d’un ado au comportement asexué qui n’avait pas encore subi le pic de la maturité et qui souffrait d’une nutrition limitée par les rapts de son gruau qu’il subissait régulièrement. Malgré ça, il se satisfaisait de sa vie pitoyable, inconscient d’être le bout en train malheureux du kennel par sa connerie... sentir ses frères s’intéresser à lui était comme une preuve qu’il faisait partie de la famille...
super texte, merci Wolf ! ça devrait donner de la graine à pas mal de kajirae/ii et ça donne des bases sur des supers rp, sans pour autant attendre que les rp soit dictés par des free.
RépondreSupprimerEt puis c'est top bien ecrit.
J'te kiffe.
Super texte, il est bien travaillé. Bravo
RépondreSupprimerHeureusement que c'est pas comme ça au camp, entre slaves... Quoique, parfois, on se taquine. Mais notre solidarité est bien plus forte, concentrée sur nos Maîtres.
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