vendredi 24 janvier 2014

Texte Rp - Chapitre IV - Renouveau

     La première sensation reste celle qui se grave dans la mémoire à tout jamais.

     Chaleur... Lumière...odeur de sable et de sel... et de ces épices qui ornent les rassemblements de Caravanes Marchandes. Le dernier espace peuplé avant le grand Désert du Sud fourmillait comme jamais et les corps recouverts du tissu pour se protéger du soleil semblaient tous courir dans tout sens comme si le sable leur brûlait les pieds.

     Drakkon regardait l’endroit comme un gosse émerveillé, lorgnant les étals regorgeant de couleurs comme si cela pouvait lui faire apprendre des choses sur ce peuple.

     Il dominait d’une bonne tête tout ce petit monde et il était quasi impossible pour lui d'évoluer discrètement au milieu de ce peuple qu’il avait jadis considéré comme un ennemi.

     Les esclaves évoluaient au milieu des libres dans une certaine oisiveté, les filles en soies scintillantes attirant le regard par le soin qu’elles mettaient dans leur tenue et leur apparence.
     Le choc viendra de la présence d’esclaves mâles .. Les Hommes du Nord avaient beaucoup de difficultés avec cette notion... Un homme déchu était empalé ou exécuté pour mourir dans l’honneur et il était impensable que son genou puisse se poser à Terre dans la soumission... Et pourtant... autour de lui évoluaient des hommes portant le collier. le torse dénudé sur un Kief au milieu du pectoral, des chaînes reliant les jambes et des frocs coupés au milieu des cuisses. L’attention des Tahariens revenaient précisément sur le visage étranger Torvi qui les observait comme des bêtes curieuses, cette mâchoire carrée et ce visage marqué de cicatrices qui lui donnait un air inquiétant et un air visiblement étranger.

     Il recherchera désespérément des femmes libres et ne verra pas le début de commencement d’un voile de dissimulation... comme si ces hommes du Sud ne vivaient qu’entre mâles et entourés d’esclaves des deux sexes.


     L’appel de la main de son hôte fut l’annonce d’un nouveau mouvement. Il était temps pour eux de commencer le long voyage qui les emmèneraient dans ce que Trauma Fabric appelait « la cité du Sel ». Bizarrement, le regard de son ami brillait quand il vantait sa beauté et sa richesse... et cette particularité qu’il gardait secrète et qui semblait l’exciter au plus haut point.

     Le Torvi découvrit leur moyen de transport... Kaiilas alignés et Caravane attelée à ces bêtes particulièrement résistantes à la chaleur.
     Il n’était pas très bon cavalier et la monture le sentit dès le premier mouvement. Le départ de la traversée se fit dans la bonne humeur. Il était naturellement bavard et avide de poser des questions, son hôte pourtant très sérieux semblait se dérider à la présence de cet ennemi qu’il avait accepté dans son clan. C’était comme si le jeune guerrier trahit apportait enfin ce qui avait toujours manqué à l’homme de Guerre : Un Fils.
Trauma l’avait pris sous son aile dès la première seconde et cet homme si dur du Sud s’était transformé à la présence du jeune guerrier du Nord. Moins froid, moins distant, on le voyait rire et s'amuser, on le voyait oublier la guerre pour savourer enfin la présence d'un vrai complice. Ils avaient passé une bonne partie de leurs soirées ensemble à discuter de tout et de rien. Le torvi avait acquis la langue du Tahari auprès de son hôte, apprenant leurs coutumes par l’intermédiaire de ses histoires et découvrant la magie du Sud et de leur façon de vivre. Captivé par les récits, son envie avait été décuplée par les légendes et le mode de vie de ses anciens ennemis, chaque coutume appelant un rituel qu'il avait presque hâte de découvrir. Il avait été également très marqué par le visage de cet homme qui était devenu son protecteur. Celui-ci portait sur chaque haut des pommettes une sorte de brûlure teintée de charbon pour matérialiser son appartenance à sa Tribe et à sa cité. C’était une sorte de rituel que Drakkon avait questionné avec attention, le sheik lui parlant de cette tradition de se marquer le visage du symbole de son peuple : les Tashids et de sa maison pour figer dans le temps et sur ses traits ses origines. L’anecdote restera figée dans l’esprit de Drakkon et lui montrera l’attachement de ces hommes à leur maison et leurs traditions... peut-être aussi parce que lui n'avait plus d'attache...

     Ils avançaient dans une évidente complicité quand... chaque Ehns faisait perdre en bavardage l’homme du Nord... la soif le gagnant... et ce mal de cul obligatoire à tout cavalier qui a surestimé la résistance de son arrière train à une selle agitée.

     L’agonie d’une chevauchée inconfortable commença pour lui... mélange de souffrance par la chaleur et la soif... et cette lumière aveuglante qui rendait chaque dune semblable à sa voisine .
Il commençait à se demander si le guide connaissait le chemin qui menait au bout de Gor... et il se voûtait de plus en plus sur un Kaiila qui partageait sa fatigue.


     Trauma lui avait dit en riant « La cité du Sel se mérite ! » et il comprenait désormais toute l’ironie de ses mots... cet effort contre les éléments que demandait le simple passage jusqu’à ses portes.
     Le chemin qu’ils avaient emprunté était désormais masqué par le soulèvement omniprésent de sable... leurs traces désormais invisibles avaient disparus sous le souffle régulier du désert comme s’il cherchait à perdre ses hommes à tout jamais.

     Klima... était le bout du monde... et à cet instant... il n’aurait pas parié un Tarsk de la voir un jour.

lundi 13 janvier 2014

Texte Rp - Chapitre III - La rencontre.

     Le jour de la rencontre avec le Sheik arriva finalement...

     Il était prêt... prêt à lui afficher ce respect de l’homme reconnaissant... et prêt à lui avouer la raison de sa présence ici. 

      Il se souvenait comme si c’était la veille, de son entrée dans cette tente impériale dressée sur la Terre de ses ancêtres... c’était comme si on entrait dansun autre monde dès qu’on avait passé les lourdes tanneries qui en bloquait l’entrée... Son regard s’attardait sur cet espace imposant qui constituait la tente d’un Sheik Taharien... Tout n’était que luxe... dorures... vaisselle clinquante et couleurs criardes... le sol était jonché de tapis superposés pour en assurer le confort... tuant toute l’humidité qui envahissait les Terres du Nord. Le feu crépitait au centre de l’espace dans une ouverture amenant la fumée au sommet de la tente, chauffant l’espace avec une efficacité dont ses ancêtres devraient prendre exemple. Il observait cet homme presque perdu au milieu de tout ce luxe et dont la présence semblait pourtant évidente. 

Drakkon by Vanille.
     L’homme se levant révélait un physique étonnant, une stature nerveuse et allongée sur une tenue noire propre aux hommes du désert. Le front haut accentuait le regard sombre et perçant qu’il posait sur lui. Sa joue était marquée d’un symbole dont il ignorait la signification, encre tatouée noire sur une peau tannée parle soleil. Les yeux brillants de curiosité le sondaient... le jugeaient... semblaient à cet instant faire son procès et décider de son avenir. Les armes alignées le long de son flanc étaient d’une modestie surprenante pour un Sheik, le sabre portait l’emblème de celui qu’il avait emprunté à un des morts Tashid... et la lame affûtée était d’une flagrante efficacité... rien à voir avec le luxe d’une armede décoration. 

     Se mettre face à lui révélera une taille presque égale... chose surprenante pour un Torvi qui avait toujours eu l’habitude de dominer d’au moins une tête sesinterlocuteurs. Les épaules moins larges n’en étaient pas pour autant pourvues deforce il le sentit quand l’homme vint à lui pour lui étreindre les épaules en signe de bienvenue. Le salut Torvi fut énoncé avec un accent fort du Sud... comme sile Sheik Sayed cherchait à établir le contact... Drakkon lui répondra avec sourire un « Nidan... » qui lui rendait la politesse dans sa langue Tashid... il n’était pas trop sûr de ce que ça voulait dire... mais il avait entendu plusieurs bêtesà collier l’énoncer. Un sourire étirait leurs traits dans une complicité immédiate, un éclat de rire amusé unissant aussitôt les deux hommes devant la timidité inutile de leur salut et la bourde de langage du Torvi. Le Sheik ne releva pas le vocabulaire maladroit d’esclave que venait de prononcer son hôte... il saurait luirappeler tout au long de leur amitié naissante comme un « dossier » moqueur qu’ongarde jusqu’à la mort que le Nidan était réservé aux bêtes à collier. 

      L’homme débuta l’entretien par un « Je sais qui tu es... » qui annonçait immédiatement l’ambiance de la rencontre... il lui parla de son enquête pour connaître la raison de sa présence parmi les morts... de sa surprise en voyant la blessure causée d’après les soigneurs par le tranchant d’une hache. Aucun de ses hommesdu Sud ne portait ce type d’armes.. les hommes du Tahari appréciaient la finesse du coupant du Scimitar ou du Glaive.. parfois de l’épée et appréciaient tuer leurennemi d’un enfoncement progressif de la lame dans le corps. Ce type d’impact grossier et puissant n’avait pas la prestance de leur mise à mort. 

     La révélation n’était pas une surprise... le Torvi resta étonnamment placidecomme résigné devant la trahison de ses anciens frères. Il était dans cette situation délicate où il devait choisir de retourner à son peuple sagement en pardonnant... ou de réclamer vengeance et considérer ces hommes avec qui il avait grandi comme des ennemis. 

Performed by Alexx.
     Le temps lui apporta la réponse... les Tahariens surveillaient de très près leurs ennemis... il apprirent ainsi que le Haut Jarl était mort bêtement et bizarrement... Nul ne savait comment un guerrier tel que ce Torvi renommé avait pu décider d’aller chasser seul... uniquement muni de son arc et de quelques carreaux pour taquiner la dangerosité de la faune du Thorvaldsland... suicidaire ou tout simplement mis en scène... L’homme qui avait hérité du statut de Haut Jarl n’était autre que le bras droit de feu son père... ce traître qui montrait son vrai visage dans un opportunisme navrant de déshonneur. 

     Drakkon savait désormais que plus rien ne le rattacherait à ceux qui l’avaient vu grandir... L’hiver approchant fit se replier les hommes du Désert, chacun retourna dansses Terres pour y retrouver son foyer ou leur camp nomade... 

     Dans les caravanes les ramenant vers le Sud... se trouvait désormais un Torvi... un homme pris sous la protection du Sheik des Tashids qui avait décidé de l’accueillir dans une de ses cités et de lui faire découvrir « Son » Monde.